Malgré le fait que la pandémie ne soit aujourd'hui qu'un mauvais souvenir, les problèmes liés à la COVID-19 exigent une réponse à long terme des employeurs.
En plus de promouvoir la vaccination, les agences de santé canadiennes ont renoncé à fournir des directives plus strictes sur la gestion de la COVID-19 sur le lieu de travail. Les restrictions formelles sur les tests et l’isolement ont été réduites à des suggestions, et les montagnes de ressources créées pendant le pic commencent à prendre la poussière.
Mais sommes-nous vraiment sortis d’affaire, ou simplement dans un état d’incertitude en attendant quelque chose de plus définitif de toute façon ? Au cours des derniers mois, les taux d’infection ont augmenté, comme on pouvait s’y attendre, avec les voyages et les activités sociales de Noël, les hôpitaux ont continué de signaler des problèmes de capacité, tandis que l’échantillonnage des eaux usées sur des sites partout au Canada a suivi une diminution des charges virales. Les employeurs ont commencé à ramener leurs employés à leurs bureaux avec un mélange de conditions et de protections, et ont progressivement supprimé les applications et les points de contrôle exigeant que les travailleurs confirment leur état de santé avant d’entrer sur les lieux de travail.
Alors, quelle est la prochaine étape ? En l’absence de règles nouvelles ou rétablies de la part du gouvernement, comment les lieux de travail devraient-ils évoluer ?
Il reste important de renforcer les mesures de santé personnelle pour bloquer les voies d’infection, mais la COVID-19 a créé un certain nombre d’autres problèmes qui pourraient devenir très importants sur le lieu de travail. En voici quelques-uns importants.
- La longue COVID constitue un problème bien réel pour de nombreuses personnes, les empêchant de retourner au travail ou les obligeant à modifier considérablement leur façon de travailler. Les chercheurs en santé et les décideurs politiques commencent tout juste à s’intéresser à cette question, mais les employeurs doivent s’y attaquer dès maintenant. Ils ont besoin d’un cadre qui permette aux travailleurs concernés de définir à quoi ressemble un retour au travail avec un maximum de flexibilité pour s’adapter aux régressions de la reprise. Et dans les cas où des mesures d’adaptation ne sont pas possibles, les employeurs doivent réfléchir sérieusement aux mesures de soutien qu’ils peuvent offrir aux travailleurs qui partent.
- Les problèmes de santé mentale sont probablement aussi importants que la maladie elle-même. Qu’il s’agisse de travailleurs tellement habitués à être isolés qu’ils ne se sentent plus en sécurité dans le monde plus vaste, ou de travailleurs qui n’entendent tout simplement pas ou ne tiennent pas compte des avertissements en raison d’une lassitude face à l’information, les employeurs doivent agir avec prudence, compassion et soutien.
- Le droit des travailleurs de refuser un travail qu’ils estiment dangereux entraînera probablement une augmentation des rapports identifiant un potentiel d’infection par le COVID-19 et d’autres maladies. Cela oblige les employeurs à déterminer comment gérer un travailleur potentiellement contagieux, comment ce message est transmis, comment le travailleur concerné est soutenu (par exemple, indemnités de maladie) et comment le travailleur qui a signalé le refus est protégé.
- Les travailleurs malades doivent rester à la maison. Quels que soient les contrôles sur le lieu de travail, les travailleurs vivent leur vie privée dans des environnements où le port du masque et la distanciation sociale sont facultatifs et de plus en plus rares. Si l’on ajoute à cela la forte augmentation des infections à la grippe saisonnière, essentiellement bloquées au cours des deux dernières années, le risque que des travailleurs arrivent au travail avec un virus ou un autre est assez élevé. Le meilleur scénario serait que les travailleurs malades restent à la maison, mais cela signifie que les employeurs doivent continuer à offrir la possibilité de travailler à domicile ou à garantir la possibilité de prendre des congés de maladie.
Ainsi, même si les agences de santé publique ont pris du recul, les employeurs doivent intensifier leurs efforts et examiner très attentivement leurs politiques et processus pour répondre à toutes les conséquences de la COVID-19. Dans un premier temps, chaque impact mérite une évaluation approfondie des risques et un suivi des conclusions. Le partage d’approches via des forums comme LinkedIn contribuera à élever la réponse globale et à enrichir la communauté de la sécurité au travail.