Les équipements de protection individuelle mettent les travailleuses en danger

Saviez-vous que les femmes risquent souvent de subir des blessures au travail en raison de leurs équipements de protection individuelle (ÉPI) ?

Saviez-vous que les femmes risquent souvent de subir des blessures au travail en raison de leurs équipements de protection individuelle (ÉPI) ? Même s’il s’agit des bons ÉPI pour le travail, ils ne sont souvent pas adaptés aux femmes qui les portent. Pourquoi? Parce qu’il a été conçu pour des hommes qui ne sont clairement pas bâtis de la même manière que les femmes. Une étude publiée par la CSA en novembre 2022 explore cet important problème de sécurité qui touche les femmes travaillant dans les secteurs de la construction, des soins de santé, de l’énergie et des services publics, des mines, de la foresterie, de la fabrication et d’autres secteurs où les ÉPI sont requis. Les expériences des femmes canadiennes avec les équipements de protection individuelle sur le lieu de travail présentent des conclusions assez intéressantes :

  • Les femmes ne sont pas des versions anthropométriques plus petites des hommes.
  • Les versions réduites des ÉPI pour hommes ne tiennent pas compte des différences qui vont bien au-delà des caractéristiques physiques évidentes pour inclure la fréquence respiratoire, la manière dont les hommes et les femmes subissent des expositions toxiques, et bien plus encore.
  • Plus de la moitié des 3 000 Canadiennes interrogées ont déclaré que les ÉPI qu’elles doivent porter ne sont pas bien ajustés. Un tiers d’entre elles a déclaré utiliser du ruban adhésif, des élastiques et/ou des épingles de sûreté pour obtenir un ajustement tolérable. Et, le nombre alarmant du quart d’entre elles a déclaré ne pas porter d’ÉPI parce qu’ils étaient trop mal ajustés.
  • La disponibilité d’ÉPI conçus pour les femmes est très faible.
  • Pour assurer leur sécurité, certaines femmes consacrent leur temps et leur argent à se procurer des ÉPI bien ajustés.

Il est essentiel d’avoir un équipement et des vêtements de protection bien ajustés pour avoir la certitude qu’ils effectueront leur travail. S’ils tombent, se compactent à des endroits où ils ne devraient pas, ou gênent les mouvements, ils peuvent distraire la travailleuse de sa tâche et de son attention aux dangers.

Il est également un peu alarmant de constater que ce ne sont pas toutes les juridictions au Canada qui exigent que les employeurs s’assurent que l’ÉPI soient bien ajustés et adaptés aux dangers présents. Les exigences pour résoudre les problèmes liés aux ÉPI varient également à travers le pays, ce qui signifie que les travailleuses sont confrontées à différents niveaux de protection selon l’endroit où elles se trouvent. Les hommes demeurent plus susceptibles d’être victimes d’accidents du travail, en grande partie parce qu’ils dominent les métiers à haut risque. Toutefois, leurs taux de réclamations avec perte de temps ont diminué régulièrement au cours des deux dernières décennies, tandis qu’ils ont peu changé chez les femmes. 

Alors, que doivent faire les employeurs ? Il ne suffit pas de s’appuyer sur la législation actuelle et sur les fournisseurs d’ÉPI conventionnels. Quelle que soit la composition hommes-femmes de votre organisation, il n’est pas prudent d’attendre la prochaine étude pour déterminer comment protéger de manière égale tous les sexes au travail.

Il vaut mieux agir dès maintenant en débutant par poser les questions suivantes aux travailleuses qui doivent porter des ÉPI :

1. Disposez-vous des ÉPI requis pour vos tâches ?

2. Êtes-vous formée pour utiliser correctement vos ÉPI ?

3. Est-ce qu’ils sont confortables et sont bien ajustés ?

4. Est-ce qu’ils vous permettent d’accomplir vos tâches en toute sécurité et sans interférence ?

Si un ÉPI n’est pas adapté, les employeurs doivent proposer des solutions alternatives pour garantir la sécurité des travailleurs. Et il est définitivement temps de se tourner vers les fournisseurs d’ÉPI pour exiger qu’ils proposent des options spécialement conçues pour les femmes.

Continuer à fournir aux femmes des ÉPI qui augmentent leur risque de blessure est une négligence envers toutes les travailleuses et un manque de diligence raisonnable.

Cari Chernichen, partenaire de NeXafe, est impliquée dans l’élaboration de normes de sécurité au travail au Canada et à l’échelle internationale depuis plus de 30 ans.

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